28 Octobre 2019

Solar Orbiter est prêt pour le départ

La mission Solar Orbiter de l'ESA a terminé sa campagne d'essais en Europe et est maintenant prête pour son voyage vers Cap Canaveral le 31 octobre, pour un lancement début février 2020.

Solar Orbiter fera face au Soleil à l’intérieur de l’orbite de Mercure. Crédits : ESA/ATG medialab

La sonde Solar Orbiter est présentée pour la dernière fois en Europe au centre de test IABG près de Munich, en Allemagne. Elle a été assemblée à Airbus Stevenage (UK) et elle a passé cette dernière année chez IABG à subir d'importants tests, tels que la vérification des mécanismes de déploiement, sa capacité à résister aux vibrations de lancement, aux contraintes thermiques extrêmes et au vide spatial. Elle a obtenu le droit d'être envoyée sur le site de lancement. Elle voyagera par avion-cargo Antonov le 31 octobre.

Une fois lancée, la sonde suivra une trajectoire elliptique autour du Soleil, dont le point le plus proche de notre étoile sera à l'intérieur de l'orbite de Mercure, à seulement 42 millions de kilomètres du Soleil (pour référence, la distance Terre-Soleil est de 150 millions km).

À cette distance, les surfaces de Solar Orbiter qui sont face au soleil doivent résister à des températures supérieures à 500 °C (en raison du rayonnement solaire 13 fois plus intense que celui reçu par les satellites en orbite terrestre), tandis que les zones qui sont dans l'ombre devront résister à -180 °C.

La mission est capitale pour en savoir plus sur l'interaction Soleil-Terre. Nous vivons dans une bulle de plasma géante générée par le Soleil, qui entoure tout le système solaire et au sein de laquelle nous sommes exposés à la météo spatiale. Solar Orbiter permettra de mieux comprendre comment l'activité du soleil est liée aux tempêtes solaires, qui peuvent perturber les systèmes électriques sur Terre.

« Solar Orbiter est conçu pour répondre à certaines des plus grandes questions scientifiques concernant notre étoile. Ses données nous aideront à mieux protéger notre planète des défis mondiaux de la météorologie spatiale » a déclaré Günther Hasinger, directeur scientifique de l'ESA.

"Grâce au travail acharné de nos équipes pour la réalisation et les tests de cette mission spatiale passionnante, nous avons franchi une étape importante aujourd'hui en Europe et le satellite est maintenant en cours d'acheminement pour sa phase finale de préparation au lancement à Cap Canaveral.

"Solar Orbiter sera lancé sur un Atlas V 411 fourni par la NASA. Son lancement est actuellement prévu le 6 février (à l'aube UTC). Une fois dans l'espace et au cours de de son voyage de plusieurs années, il utilisera la gravité de Vénus et de la Terre pour élever son orbite au-dessus des pôles du Soleil, offrant de nouvelles perspectives d'observation de notre étoile dont les premières images des régions polaires du Soleil.

Grâce à une suite d'instruments complémentaires, il sera en mesure d'étudier l'environnement du plasma localement autour de la sonde spatiale (données in-situ) et de collecter des données du Soleil à distance (télédétection), en faisant le lien entre l'activité du Soleil et l'environnement spatial du système solaire interne.

Solar Orbiter est une mission de l'ESA avec une forte participation de la NASA. Le CNES est le maitre d'œuvre de l'instrument RPW (Radio and Plasma Waves) et a soutenu et financé toute la contribution française, incluant la participation à cinq autres instruments.

Le contractant principal est Airbus Defence and Space à Stevenage, au Royaume-Uni. La mission s'inscrit dans l'héritage de missions telles que Ulysses (1990-2009) et SOHO (1995 à aujourd'hui) et fournira également des données complémentaires à celles de la sonde solaire Parker Solar Probe de la NASA, qui permettront d'obtenir un retour scientifique des deux missions plus important que celui auquel l'une ou l'autre pourrait prétendre seule.